Comme l’affirme E. Mouyal : «la médina concentre toutes les valeurs de la ville islamique. Dans l’espace arabe la rue n’existe pas, elle est uniquement vecteur de circulation. Elle incarne la seule règle urbaine régissant la médina : l’économie de l’espace». Le seul espace public est la cour des mosquées. L’espace privé, qui compose l’essentiel de la ville, est constitué de la maison avec ses étages d’habitation, son patio, sa terrasse. Le tissu à préserver est constitué de 30.000 maisons, dont seulement le 3% sont des riads qui présentent un intérêt architectural. «Ce qui est important dans la Médina échappe à la vision et au contrôle. C’est cet espace domestique de la maison qui offre au regard des murs, des portes banalisées, derrière lesquelles tout peut se faire et se défaire sans que la puissance publique ne puisse ou ne veuille pas intervenir».
La maison traditionnelle arabe va héberger sous un même toit, trois à quatre générations constituant une famille. Le plan de cette maison riad prévoit normalement une cour intérieure constituant un puit de lumière. Dans les maisons des grandes familles, la cour intérieure devient un beau patio avec en son centre une fontaine. La caractéristique commune aux riads est le jardin carré ou rectangulaire (riyad en arabe) entouré par les 3 ou 4 ailes de la maison avec en son centre un petit bassin peu profond ou une fontaine. On comprend difficilement comment certaines de ces maisons ont été aménagées en maisons d'hôtes où tous les bruits des adultes et cris des enfants résonnent entre ces quatres murs et pénètrent dans toutes le pieces du riad. L'installation d'une piscine au milieu du patio est une abérration source de bruit supplémentaire. En plus, la piscine de bonne taille, occupera au moins la moitié de la surface du patio alors qu'elle ne sera utilisée que quelques semaines par an si elle n'est pas chauffée au gaz ou à l'éléctricité. Le jardin patio hispano mauresque traditionnel est traversé par deux allées pavées de zelliges qui se croisent à la fontaine centrale. Les deux allées délimitent quatre parterres composés de diverses plantes: rosiers, bougainvillées, lauriers, hibiscus ou quelques arbres : citronniers, orangers, palmier, mandariniers ou bananiers qui donnent l'ombre indispensable pendant les périodes de canicule. Ces quatre petits jardins symbolisent le paradis terrestre pour les musulmans.
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