Le premier point de la Charte de réhabilitation d'un riad aborde le sujet de la cohabitation entre cultures différentes et engage
le nouveau propriétaire au respect des modes de vie locale et à conserver de bons rapports de
voisinage selon la tradition marocaine qui prévoit une coopération dans la gestion des espaces
communs.
L’originalité de la Charte, donc, est de dépasser la seule approche architecturale du patrimoine
pour aborder aussi le code de conduite du touriste par rapport aux résidents permanents. Elle
propose ainsi une approche « globale » au patrimoine, et montre que les opérations de mise en
valeur se font dans le respect du système de vie des populations locales.
La relation entre la population d’accueil et les nouveaux arrivants se joue sur un plan délicat, et une
bonne cohabitation nécessite de la part du «nouvel arrivé» une connaissance des traditions locales
et d’une réflexion sur le comportement à tenir qui va jusqu’à connaître la tenue vestimentaire à
adopter dans les pays islamiques.
Il faut par exemple savoir qu’un riad est une habitation où l’homme se porte garant de l’intimité
familiale qui est le domaine de la femme. L’homme est aussi propriétaire et l’architecture de la
maison, fermée sur elle même, a la valeur symbolique de protection mais aussi d’emprisonnement.
Dans l’organisation de l’espace du riad à Marrakech la terrasse, comme dans toute maison arabe est le
domaine privé de la femme.
Pour ces raisons, la terrasse de la maison des nouveaux propriétaires devrait être fréquentée par
les femmes de la famille ou alors ne pas être fréquentée du tout. Ainsi, un nouvel équilibre entre les
habitants de la médina de Marrakech est à rechercher et des mesures intermédiaires sont à trouver. Le respect
de l’intimité des maisons voisines pourra déjà être un bon point de départ.